QUELQUES OPINIONS DE LA PRESSE
L’Art Vivant (1927)
Je veux aussi recommander à tout hasard un coin de hall de Maurice Laffaille qui est un artiste pour qui la logique existe.
L’Art Vivant (1928)
… Cette simplicité solide est une qualité que Maurice Laffaille n’a pas besoin de chercher et qui donne un prix singulier à sa belle chambre à coucher.
La Revue Française (1928)
… Une chambre par Maurice Laffaille à laquelle on ne reprochera que son élégante majesté.
L’Écho de Paris (1928)
L’intérieur de M. Laffaille vaut par la simplicité et la pureté des lignes.
L’Art Vivant (1928)
Et l’on s’en rafraîchit comme au sortir d’une serre chaude en contemplant les meubles si simples, si directs, que Maurice Laffaille a conçus pour une salle à manger. Laffaille est un artiste de grand mérite qui conduit de front ses conceptions, ses recherches, et une maison. Beaucoup de mes confrères
regrettent la disparition de l’artiste exécutant. Laffaille est de ceux-là, et ce qu’il exécute est excellent. Ses meubles ont quelque chose d’accessible qui met tout de suite en sympathie. Et, à les examiner mieux, on s’aperçoit qu’ils sont bien faits et très harmonieux.
L’Europe Nouvelle (1930)
Les réalisations nouvelles de M. Laffaille sont remarquables par leurs lignes harmonieuses, la beauté des patines, l’exécution impeccable. Laffaille a le souci évident de faire des meubles et des sièges pratiques, confortables, d’un style qui de vieillisse pas. Loin de sacrifier aux caprices de la mode, il est moderne le digne continuateur des maîtres-ébénistes du XVIII° siècle.
Comœdia (1930)
Les fauteuils de Maurice Laffaille sont des plus sympathiques.
L’Art et les Artistes (1930)
Maurice Laffaille, encore un succès; bureau pour un directeur d’usine, belle simplicité de lignes.
Petit Journal (mai 1930)
Le bureau pour le directeur de l’usine, de Maurice Laffaille, qui semble particulièrement bien conçu et heureusement réalisé: des fauteuils vastes et confortables en cuir tressé (fort à la mode cette année), délicat de ton, des meubles harmonieux et justes de proportion en « palissandre de Rio » et métal et le « bureau d’un administrateur » Roux-Spitz, de plus vastes dimensions.
La Vie à la Campagne (Août 1930)
L’ensemble de Maurice Laffaille, par ses formes très franches, ses couleurs peu nombreuses et réparties par larges surfaces, est empreint d’un esprit bien moderne.
L’Intransigeant (1931)
… Un bureau d’homme, enfin, de Maurice Laffaille, net, franc, d’un brun viril et sensible, est une des plus solides choses.
Candide (1931)
Il faut un œil bien sensible pour maintenir avec une certaine variété la distinction parfaite de l’ensemble. Je citerai à cet égard le living-room de Laffaille.
Art et Industrie (1931)
Maurice Laffaille propose un living-room dans un appartement moyen; son style décoratif est au-dessus de la moyenne; les sièges confortables (c’est la plus belle mention que l’on puisse décerner à un meuble) sont revêtus d’un intéressant tissu de Jenny Lardeur. Une table en forme de secteur circulaire est portée par des lames de cuivre coudées. Une vitrine parait au fond, encastrée dans le mur.
Art-Goût Beauté (1931)
La salle à manger de Maurice Laffaille a sa place dans un intérieur d’artistes ou de jeunes: dans un coin une table en fer à cheval, forme nouvelle et amusante, autour de laquelle on imagine des conversations animées; des chaises confortables, une console, une niche dans le mur pour quelque objets précieux; des teintes claires, des lignes nettes, voilà une pièce faite pour la jeunesse.
Art et Décoration (1932)
La chambre conçue par Laffaille pour Mme Francis Carco est d’une somptuosité aussi certaine obtenue à moindre frais.
INTERVIEW DE MAURICE LAFFAILLE
Maurice Laffaille nous y parle de son métier, de ses connaissances et de la parfaite conscience de ce qu’il veut et de ce qu’il cherche:
Un décorateur doit être ébéniste, peintre, architecte et, de plus avoir une culture générale qui lui permette de bien situer son art, d’en connaître les possibilités et les bornes. Je m’efforce avant tout, lorsque je crée un meuble, qu’il obéisse à la logique. Un meuble bien conçu se dessine de lui même. La forme découle souvent du besoin. Ce que je recherche ensuite, c’est la simplicité la plus complète, la pureté de la ligne et l’emploi judicieux de la matière… Rien n’est plus dangereux à manier que la ligne courbe, si ce n’est son mélange avec la ligne droite. Quand un meuble est terminé j’aime qu’on ne puisse rien y ajouter ni rien y retrancher sans nuire à son parfait équilibre.
La difficulté augmente encore avec le meuble libre, celui qui ne fait pas partie d’un agencement ceinturant une pièce. Le meuble libre doit présenter un intérêt plastique, une harmonie de proportions, un rythme qui doivent lui permettre d’accepter n’importe quel voisinage.
Il doit trouver sa beauté en lui même. Il est plus facile de faire un meuble charmant où la lumière, la couleur, les tissus sont de précieux auxiliaires, que de faire un bureau, qui ne soit pas seulement une table avec des tiroirs, une commode qui ne serve pas uniquement à ranger du linge. Ici pas d’imprévu. Le bureau doit être pratique, la commode doit doit avoir les dimensions des chemises qu’elle est appelée à contenir. Mais elle peut aussi apporter un élément de bonheur par une forme heureuse, par l’exacte arabesque d’un galbe.
C’est souvent une tâche ingrate: combien de milliers de bureaux et de milliers de commodes ont déjà été réalisés! Les proportions du corps et celles des appartements sont presque toujours les mêmes. Il est donc difficile de présenter quelque chose de nouveau si l’on s’acharne à éliminer tout ce qui est cliché, à dépouiller la forme extrême, à rejeter tout ce qui, en mot, est banal.
La parfaite exécution doit naturellement couronner l’effort de la création et c’est souvent une chose affligeante de voir des meubles merveilleusement exécutés qui ont été conçus en dépit de toute logique et de toute sensibilité.
Il est rude d’avoir à s’exprimer avec une matière aussi rebelle et capricieuse que le bois – car n’oublions pas que le chauffage central moderne a bouleversé les lois de l’ébénisterie.
Toutes ces raisons font que l’ébénisterie s’avère la partie la plus âpre de la décoration et celle où l’on juge le mieux la valeur de l’artiste.
Avec la décoration générale, peinture, tissus, fresques, parchemins, cuirs, fourrures, glaces, métal, tout s’offre au décorateur; sa tâche est infiniment plus aisée, ses coudées plus franches. Il doit savoir judicieusement employer ces ressources infinies, conserver le calme ou exalter la richesse qu’il veut donner à son œuvre; mais là, du moins, il ne risque jamais de retomber dans une forme déjà vue; il n’est pas prisonnier d’une dimension inamovible, esclave de lois dont on ne peut s’écarter sans danger.
Il devient le chef d’orchestre d’une symphonie de couleurs et de matières différentes qui, sous son ordre, deviendront beauté, grâce, ordonnance ou désordre ou cacophonie.